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Elles concernent essentiellement les actions en justice en cours.

A noter dans vos agendas : une assemblée générale extraordinaire le 9 septembre 2025

Engagement et participation

Référé au Tribunal Administratif de Clermont : pourquoi un tel recours ?


En ce début du mois d’août, PREVA, aux côtés de la F.N.E. et de la FRANE, déposait un recours en référé auprès du Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand contre l’arrêté préfectoral n°20250693 du 28 avril 2025. Cet arrêté (dit "Optimum") autorise en effet des prélèvements d’eau excessifs — environ 2,389 000 milliards de litres par an — par la Société des Eaux de Volvic (groupe Danone) à des fins d’embouteillage, alors que partout les débits des sources s’effondrent, nos ruisseaux meurent, la biodiversité agonise, et l’alimentation en eau potable des populations riveraines devient un véritable enjeu.
Par ailleurs, cet arrêté autorise concomitamment des modifications substantielles des installations de l’entreprise. Ainsi, situé à proximité des décharges de plastiques découvertes en 2022, et sans doute bientôt à sec, le forage « F1 » est fermé, et son débit transféré sur un forage plus profond, dit « F4 » ; tandis que la SEV se dote de deux immenses réservoirs destinés à lui assurer une activité d’embouteillage constante, y compris en périodes de restrictions liées aux arrêtés de sécheresse.
Rappelons que la SEV ne subit aucune des conséquences de l’arrêté cadre sécheresse. En effet, les volumes de pompages autorisés par la Préfecture (définis dans un plan d’utilisation rationnel de l’eau) sont si élevés que les réductions applicables par la SEV en période de sécheresse, n’ont aucune incidence sur les prélèvements réels de la SEV. L’usine continue donc de tourner à plein régime et en plein soleil, pendant que les citoyens lambda doivent limiter l’arrosage de leur jardin et que les agriculteurs de Marsat n’ont plus d’eau pour irriguer leurs arbres fruitiers . Sh’eau must go on. 

 



Comment s’est déroulé l’audience du 5 août 2025 ?

Avec ces nouvelles autorisations de pompages et de travaux sur les installations, nos associations dénonçaient l’absence d’étude d’impact préalable à ce nouvel arrêté préfectoral réclamant que la loi sur l’eau et l’intérêt général soient enfin respectés. L’audience s’est donc tenue devant le Tribunal Administratif de Clermont-Ferrand, sis 6 rue Cours-Sablon, le 5 août dernier, en présence de notre avocat, de celui de la préfecture du Puy-de-Dôme et de celui de la Société des Eaux de Volvic. La petite salle d’audience était comble. Une trentaine de personnes, venues initialement participer à une manifestation silencieuse et pacifique devant le tribunal, en soutien au travail de nos associations, y avaient pris place et ont ainsi pu assister aux échanges dans le plus grand calme.
Assez techniques, les débats du jour ne touchaient pas le fond de l’affaire ; c’est-à-dire la question de la ressource en eau par elle-même et de sa répartition inéquitable au regard de l’aspect excessif des autorisations. Cette dernière question, bien sûr cruciale, fait l’objet d’un recours au fond qui ne sera examiné que dans le courant de l’année 2026. Nous vous en reparlerons. 
Pour l’heure il n’était donc question que de la forme. Autrement dit, il s’agissait de déterminer si le nouvel arrêté préfectoral respectait, oui ou non, les lois et règlements en vigueur. En l’espèce, de savoir si cet arrêté, pris dans le cadre de modifications et création de nouvelles installations par la SEV, avait pour but d’autoriser la mise en place d’un nouveau projet industriel — auquel cas la réalisation d’une étude d’impact aurait été obligatoire — ou s’il s’agissait simplement d’autoriser la poursuite d’une activité déjà en cours. 
La nature des travaux entrepris par la SEV : fermeture du forage F1, report sur le forage F4 et construction de 2 réservoirs dans l’usine — nous faisait dire qu’il y avait bien là un projet industriel nouveau, bouleversant significativement les process de l’usine du Chancet, et nécessitant donc la réalisation d’une étude d’impact, conformément au code de l’environnement ; étude qui n’a pourtant jamais été diligentée.

Quid des plaidoiries des avocats ?

Après une plaidoirie particulièrement sérieuse et argumentée, notre avocat laissa la parole à son homologue de la préfecture, qui, à l’issue d’un exposé clair et bien construit, en dépit d’arguments contestables et sujets à caution, conclut, sans surprise, à la parfaite conformité de l’arrêté.

Mais c’est quand l’homme de loi de la préfecture céda la place à son homologue défendant la Société des Eaux de Volvic que l’audience tourna soudain à la farce. Se croyant sans doute dans une cour d’assises, et ne ménageant ni sa gouaille ni ses effets de manches, tout au long d’une plaidoirie aussi décousue qu’outrancière, l’avocat de la SEV, après avoir réclamé 10.000 € à nos associations au titre des frais engagés par son client, se mit à les dénigrer et les railler ouvertement.

Se saisissant du fait que notre recours était une première en soixante ans d’existence de l’usine d’embouteillage, le champion de chez Danone crut ainsi spirituel d’en déduire que nous venions sans doute seulement d’apprendre son existence. … Et quand bien même cela serait : en quoi cela retirerait-il la moindre parcelle de légitimité à notre action ? On l’ignore. Mais cette pique méprisante n’était, nous n’allions pas tarder à le découvrir, que le tour de chauffe d’un discours victimaire de haut vol où la Société des Eaux de Volvic, victime d’un complot des écolos radicaux, était au bord du précipice !

Propos de l’avocat de la SEV : « La SEV n’est pas une entreprise commerciale ! Non ! C’est une entreprise sanitaire ! »

 

« Annuler cet arrêté préfectoral ? Vous n’y pensez pas ! L’usine serait contrainte à la fermeture ! » (SPOILER ALERT : c’est FAUX, car on reviendrait automatiquement à l’application de l’arrêté précédent en attendant qu’une étude d’impact soit diligentée)
« Que deviendraient alors ses centaines d’employés, Madame la Présidente ? Victimes innocentes de la folie de quelques excités ! D’autant que la SEV, Madame la Présidente, la SEV n’est pas une entreprise commerciale ! Non ! C’est une entreprise sanitaire ! »

Oui, oui, vous avez bien lu, d’après son avocat, la SEV est une « entreprise sanitaire ». Vous le savez, PREVA ne s’oppose nullement à ce que perdure une activité industrielle d’embouteillage de l’eau à Volvic, à condition, bien sûr, que celle-ci respecte les priorités d’usage de l’eau définie par la loi, et que l’état de la ressource en eau permette une telle activité, mais tout de même ! Drôle d’entreprise sanitaire que celle-ci ! Qui ne produit que des bouteilles en plastique pour y enfermer une eau jusque-là pure, y ajouter du sucre pour
son activité Volvic fruit et l’expédier aux quatre coins de la planète dans des pays qui ne manquent pas d’eau potable ! Drôle d’entreprise sanitaire qui se débarrassait jadis de ses déchets plastiques en pleine nature, là-même où tombe l’eau qu’elle met ensuite en bouteilles pour ses « patients » !

Nouveau propos de l’avocat : « Suspendre la fourniture d’eau de Volvic…Dans les EHPAD, nos aînés, que va-t-on leur donner à boire ? »

 

Et la défense de la SEV de poursuivre : Suspendre la fourniture d’eau de Volvic dans les supermarchés ? Mais que vont devenir les nourrissons, Madame la Présidente ? Et dans les EHPAD, nos aînés, que va-t-on leur donner à boire ? De l’eau de Norvège ? C’est ça que nous voulons dans les rayons de nos supermarchés ? De l’eau de Norvège plutôt que de la Volvic ?!

Vous imaginez sans peine l’effarement général dans la salle d’audience, exception faite de la Présidente du tribunal qui ne parut guère s’étonner de cette succession d’arguments grand guignolesques, insultant quelque peu son intelligence, et décrivant le groupe Danone comme un auxiliaire de santé publique, avant tout préoccupé de l’intérêt général et du bien-être de l’humanité. Cela pourrait prêter à rire si le sujet n’était pas si grave. Mais si le bateleur employé par notre multinationale préférée fut très disert en matière de pleurnicheries, il fut en revanche beaucoup plus discret quant à la raison de notre présence dans cette salle d’audience ; à savoir déterminer si oui ou non l’arrêté de la préfecture était légal.

Les arguments développés à ce sujet montrèrent une certaine impréparation du dossier. L’individu évita largement le sujet en vantant les économies d’eau promises par la baisse des autorisations préfectorales de 5% ; omettant évidemment de préciser que les nouvelles autorisations de pompages étant toujours supérieures aux besoins de l’usine en la matière, elles n’occasionneraient aucune baisse des prélèvements réels. Se contentant pour le reste de constater l’ancienneté de l’usine d’embouteillage (1965), dont la création était antérieure à la loi invoquée, laquelle ne pouvait donc se montrer rétroactive à son égard — ce que personne ne demandait — et de marteler que les travaux étant déjà en cours ou réceptionnés, le forage F1 déjà fermé et isolé, tout retour en arrière était impossible. Bref, la politique du fait accompli.

Les 3 associations condamnées à payer des frais de 1500 euros à la SEV !
 

Une plaidoirie bien peu soucieuse de la vérité, donc, et dont on peut s’étonner qu’elle ait eu suffisamment de poids à elle seule pour faire basculer la décision du tribunal. Ce dernier a donc statué sur une ordonnance de rejet à l’égard du recours formé par nos associations ; nous condamnant en outre à 1500 € de dédommagements à la SEV. Si la pratique est courante en matière de justice administrative, elle demeure cependant peu fair play vis-à-vis d’associations loi de 1901, totalement désintéressées, et constituées de simples citoyens mobilisés pour défendre l’eau de Volvic, bien commun de la nation, s’efforçant de faire valoir leurs droits face à l’une des plus grandes multinationales européennes.
Quoi qu’il en soit, cette décision décevante au détriment de nos associations n’est qu’une étape, une première bataille ; le début d’un combat judiciaire dont le prochain round, beaucoup plus important celui-là, nous attend en 2026 à l’occasion d’un jugement sur le fond. L’objectif est d’obtenir une réduction des pompages de la SEV pour permettre ainsi une répartition équitable de la ressource dans le bassin volvicois, conformément à la loi en vigueur avec un débit réservé sur les sources de front de coulée.

Quelle suite à donner au jugement du référé ?

En ce qui concerne ce recours sur la forme dont nous venons d’être déboutés, nos 3 associations ont décidé de ne pas se pourvoir devant le Conseil d’Etat, seule démarche possible pour s’opposer au jugement du référé. Plusieurs raisons expliquent cette décision retenue en concertation avec le cabinet d’avocat : le coût élevé associe à ce recours, les chances estimées comme faibles par l’avocat d’avoir gain de cause. Il est donc préférable de ne pas gaspiller nos forces et nos fonds dans cette affaire pour nous concentrer sur la vraie bataille à mener : celle du recours au fond.


 

En résumé

  • Une audience qui s’est tenue le 5 août 2025 avec le soutien de nombreux adhérents rassemblés devant le Tribunal administratif de Clermont. Une plaidoirie de l’avocat de la SEV nous apprenant qu’elle était une entreprise « sanitaire » et non commerciale !!

  • Le Tribunal Administratif de Clermont-Fd a rejeté le recours déposé par PREVA, FNE et la FRANE contre l’arrêté préfectoral du 28 avril 2025 autorisant plus de 2,389 000 milliards de litres de prélèvements annuels à la Société des Eaux de Volvic. Le jugement a porté uniquement sur un aspect juridique et technique à travers une demande d’étude d’impact sur de modifications des installations de la SEV.

  • Cette décision, bien que décevante, n’est pas surprenante et n’est qu'une première étape dans notre bataille.

  • PREVA, FNE et la FRANE ont décidé de ne pas faire appel de la décision du Tribunal Administratif devant le Conseil d’Etat, seul recours possible pour un référé du fait du coût et des faibles chances de succès de cette démarche.

  • PREVA, FNE et la FRANE se concentrent désormais sur le recours au fond dont le jugement interviendra courant 2026. 
     

Nous invitons tous les Volvicois et toutes les Volvicoises qui veulent rester hydraté(e)s à nous écouter et à nous suivre.

Actions et dialogues avec les pouvoirs publics

Participation aux réunions du comité départemental de l’eau les 22/7/25 et 12/8/25

instaurant les restrictions définis dans l’arrêté cadre sécheresse pour les eaux superficielles avec l’activation de l’alerte renforcée depuis le 14 août dans le secteur de Volvic.

MAIS LA SEV n’est soumise à aucune restriction dont le déclenchement dépend des seuils des eaux souterraines. 

Les seuils n’ont pas été atteints ce qui a permis à Danone de pomper tout l’été sans limite pour répondre aux demandes de la Multinationale !!

Météo / Climat et état des résurgences

Note : la situation 2025 s'arrête en Mai, car la Dreal n'a pas effectué depuis le 10/06 d'actualisation des débits sur 2 des 3 SFC"

 

Perspectives et reconnaissances

Agenda :
 
  • Assemblée Générale extraordinaire le 9 septembre à 20h à la salle polyvalente de Saint Genest l’Enfant afin de débattre ensemble d’une éventuelle manifestation publique fin septembre pour appuyer nos actions devant le Tribunal administratif
  • Forum des associations de Mozac : participation de PREVA le samedi 6 septembre 14h-18h à la salle de l’Arlequin à Mozac
  • Fête de la Pomme à Marsat le 12 octobre
Enfin, nous ne pouvons pas conclure cette lettre d’info sans vous remercier toutes et tous pour votre soutien. Une association telle que PREVA, et les actions qu’elle mène, n’existe que grâce à vous, ses adhérentes et adhérents. Votre soutien est absolument essentiel pour permettre qu’à la fin le droit et l’intérêt général l’emportent et la recherche sempiternelle du profit, responsables de la destruction de notre cadre de vie et de la biodiversité. Merci à toutes et à tous, et à très bientôt !

Pour celles et ceux qui n'auraient pas encore ré-adhérer pour l'année 2025/2026, c'est par ici 
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